Les tourbières piègent le CO2, même en cas de sécheresse

Les tourbières représentent seulement 3% de la surface terrestre, mais elles captent à elles seules un tiers du dioxyde de carbone piégés dans les sols. Il est donc capital de préserver ces milieux fragiles pour lutter contre le réchauffement climatique… À condition que celui-ci ne les menace pas.
Pour mieux cerner ce risque, deux Français, dont Vincent Jassey, chercheur au CNRS, ont étudié l’assimilation de carbone par les deux principales variétés de mousse qui composent la tourbière du Forbonnet, à Frasne (Jura). Ils ont découvert qu’en cas de fortes chaleurs mais aussi de sécheresse, ces deux sphaignes avaient des sensibilités opposées : Sphagnum medium résiste à la sècheresse alors que la photosynthèse de Sphagnum fallax est affectée ; à l’inverse, par temps très chaud mais humide, Sphagnum fallax augmente sa photosynthèse, et donc l’assimilation de carbone, tandis de Sphagnum medium est affectée. Dans les deux cas, la tourbière subsiste donc.
Ces résultats montrent que les tourbières pourraient résister aux futurs changements climatiques, à condition qu’elles ne soient pas perturbées. Faire de la conservation des tourbières une priorité aiderait donc à limiter les effets des changements climatiques dans le futur. Cette étude a été publiée le 9 septembre 2019 dans Global Change Biology.

Station expérimentale sur la tourbière du Forbonnet (Frasne, 25) © Vincent Jassey
Station expérimentale sur la tourbière du Forbonnet (Frasne, 25) ©Vincent Jassey
Zoom sur le dispositif expérimental (open-Top-Chamber) utilisé pour réchauffer la température de l’air sur la tourbière ©Vincent Jassey
Zoom sur le dispositif expérimental (open-Top-Chamber) utilisé pour réchauffer la température de l’air sur la tourbière © Vincent Jassey